Le centre de R&D d'Air Liquide, à Paris-Saclay, réunit ses chercheurs dans un bâtiment fluide où le béton s'affiche.
Le centre de recherche et développement d'Air Liquide, installé depuis les années 1970 aux Loges-en-Josas (Yvelines). près du campus de Paris-Saclay, change de peau. Les pavillons disséminés dans le parc arboré de 8 ha, qui ne favorisent pas la communication entre les 350 chercheurs, vont laisser la place en 2017 à un bâtiment unique de 18000m2 (SHON). «Nous l'avons conçu avec ses futurs occupants », souligne l'architecte Eric Fressancourt, directeur de projets chargé des chantiers à l'Atelier d'architecture Michel Rémon. Outre sa participation à la définition des espaces de travail, le maître d'ouvrage a utilisé, dès la conception, des outils collaboratifs tels que le BIM (Building Information Modeling) que l'agence d'architecture utilise déjà dans tous ses projets. Lors de l'appel d'offres, l'implication des entreprises dans la maquette numérique a été un critère déterminant. Le BIM sera aussi utilisé pour l'exploitation.
Vitrine d'Air Liquide, le centre se veut exemplaire en matière énergétique et environnementale. L'installation d'une pile à combustible alimentée en hydrogène, d'une puissance électrique de 100 kW et d'une puissance thermique de 125 kW, constituera une première en France pour stocker l'électricité produite par 3000m2 de panneaux photovoltaïques et fournir chaleur, froid et électricité Coté performance environnementale, le centre vise le niveau Very Good de la certification britannique Breeam.
Le bâtiment s'organisera en peigne autour d'une artère nord sud de 100 m de longueur et de 8 m de largeur, qui prolongera un hall d'accueil circulaire et sera ponctuée de salles de réunion accrochées sur ses façades. Côté ouest, cet axe desservira des bureaux abrités dans trois bâtiments à structure poteaux poutres, largement vitrés et ouverts sur le parc. A l'est, 48 laboratoires de 30m2 chacun se répartiront sur deux niveaux dans trois autres ailes irriguées par de larges gaines ventilées en façade pour alimenter les laboratoires en gaz (jusqu'à 15 gaz différents). En opposition à l'horizontalité des plateaux de bureaux, les ailes abritant les laboratoires sont marquées par la verticalité de leurs façades en béton de 13 m de hauteur.
Long travail de calepinage des banches. Pour éviter les reprises de bétonnage sur ces voiles à parement fin gris clair, l'entreprise Léon Grosse, titulaire du macrolot gros oeuvre clos couvert et corps d'état architecturaux, a choisi de couler en une passe les 13m de hauteur. Les voiles étant coupés par des rangées de fenêtres, des cheminées de coulage ont permis de répartir le béton autoplaçant sur toute la hauteur précise Joséphine Leduc, responsable du chantier pour Léon Grosse. La chef de projet ajoute qu'un mois et demi a été nécessaire pour mettre au point la formulation du béton avec l'architecte et le fournisseur Unibéton. Un long travail de calepinage des banches - en Inox pour éviter les taches de rouille - a permis d'assurer l'homogénéité d'aspect et la répartition harmonieuse des trous de tiges. Les voiles de 30m de long ont été réalisés en trois à quatre passes, les joints verticaux étant placés au droit des gaines d'alimentation en gaz, fermées en façade par des caillebotis en acier galvanisé. Isabelle Dullaure-Gallais
21 octobre 2016 - Le Moniteur
La rénovation du centre des Loges permet à Air liquide de réaffirmer son implantation locale, avec en ligne de mire la dynamique du cluster de Paris-Saclay.
CENT MILLIONS D’EUROS, voilà l’enveloppe consentie en 2014 par la multinationale française Air liquide pour moderniser son entité logeoise et son centre de Vitry-sur-Seine. Projet phare de l’entreprise, la reconstruction presque totale du centre de recherche des Loges-en-Josas était présentée jeudi soir à la population, lors d’une réunion publique, à la maison des associations. Bruno Leprince-Ringuet, directeur du site, n’était pas venu les mains vides, puisque accompagné de l'architecte du projet, Michel Rémon et de Frédérique Bouchez, responsable de l’opération pour Air liquide.
Transparences
Construits sur la base d'immeubles type “collège Pailleron”, les locaux où sont implantés 350 chercheurs ne correspondent plus aux standards des activités tertiaires et de laboratoire actuels. «Quinze bâtiments sont édifiés sur un site de 8 hectares. La disposition actuelle en petites unités ne favorisent pas les échanges entre équipes de recherche», explique Bruno Leprince-Ringuet. Après quelques travaux homéopathiques en juin, place au chantier à partir de décembre 2015. «Celui-ci sera engagé pour une durée prévisionnelle de deux ans, à l'intérieur d'une enceinte de chantier clos, sur notre site, tout en assurant la continuité de nos activités», annonce le directeur. En 2017, un bâtiment R+1-R+2 sera édifié côté rue de la Croix-Blanche. Le vaisseau amiral d’Air liquide sera fait d’une construction aux façades découpées, posées dans le paysage à l’image des doigts d’une main. Transparences de rigueur pour Michel Rémon, qui collent à la volonté d’Air liquide de donner de la lumière à ses chercheurs et d’être désormais visibles depuis la rue. «Les haies sont supprimées, le rideau d'arbres est conservé, associé à une grille discrète pour laisser passer le regard sur un immeuble entouré d’un parc paysage», annonce l’architecte.
Très présente sur le secteur des structures hospitalières, industrielles high-tech et d’enseignement supérieur, l’agence Michel Rémon a développé aux Loges-en-Josas un projet particulièrement novateur, qui va bousculer quelques idées reçues. Pas de climatisation, mais une implantation nord-sud qui tiendra compte de la course du soleil. «Lumière naturelle pour tout le monde», martèle Michel Rémon, qui vitre aussi les salles de réunion et fustige les constructions BBC à outrance, qu’il qualifie de blockhaus.
Et beaucoup de lumière
«Je conçois des bâtiments vivants, qui s’insèrent entre ombre et soleil et ont la faculté d’être aérés la nuit pour restituer la fraîcheur emmagasinée dans le béton aux heures chaudes diurnes, comme dans une maison particulière», ajoute l’architecte.
Les ascenseurs seront discrets, réservés aux personnes à mobilité réduite. Là aussi, Michel Rémon enfonce le clou. «Je n'aime pas trop les ascenseurs pour les personnes valides. Je les cache au maximum, préférant les escaliers visibles, bien balancés.» Côté jardin, un parterre d’eau viendra souligner le hall d’accueil, des servi par un parking paysagé. Des noues plantées, entourant les bâtiments, feront du centre un site ne rejetant aucune eau de ruissellement. «Les bassins de 4 000 m3 permettront de retenir, sur notre terrain, l'eau de pluies cinquantennales», indique Frédérique Bouchez.
À terme, tous les anciens locaux seront démolis. Seuls subsisteront trois halls d’essais en limite ouest de parcelle. Les nuisances pour les Logeois devraient en outre être limitées, le flux des véhicules étant prévu pour passer rue de la Croix Blanche. Au plus fort du chantier, une centaine d’employés seront présents sur le site de travaux, dont la base vie sera implantée sur l’autre terrain Air liquide, rue de la Croix Blanche. Emmanuel Fèvre
22 avril 2015 - Les nouvelles Loges-en-Josas
Nom de la référence : Centre de Recherche Air Liquide
Contact : Air Liquide Research and Development Maître d’œuvre : Architecte Michel Rémon – BET Setec bâtiment
Repères :
• Bâtiment neuf
• Centre de recherche de 15.000 m²
• Design terminé
• Construction en cours – livraison en 2018
• Localisation : Yvelines (78)
Dans le cadre de la maîtrise d’œuvre de conception et d’exécution du bâtiment de recherche sous BIM, Air liquide veut utiliser la maquette livrée dans le cadre des DOE pour l’exploitation et la maintenance du site.
Stratégie et démarche Niveau d’utilisation du BIM
• Définir dans le cadre de la passation des marchés de travaux l’exigence de renseignement des DOE numériques et de la maquette numérique (ND5) pour une exploitation ultérieure des ouvrages.
Description du projet
• La maquette a été définie sur l’ensemble des MEP sur lesquels une maintenance préventive et corrective est à réaliser.
La société Air Liquide, leader mondial des gaz, technologies et services pour l’industrie et la santé, a décidé de reconstruire son centre de recherche actuellement dénommé CRCD (Centre de Recherche Claude-Delorme) installé depuis le début des années 70 sur un terrain de 8 ha situé à Loges-en-Josas (78).
450 postes de travail pour le personnel, 50 laboratoires, des ateliers de réalisation des installations expérimentales et des bureaux.
Air Liquide souhaite développer un bâtiment exemplaire en matière de performance énergétique.
La ventilation naturelle, la mise en oeuvre de 1 500 m² de panneaux photovoltaïques, les piles à combustibles (gaz et H2) le stockage d’énergie fatale avec des matériaux à chargement de phase sont les solutions techniques qui permettent d’atteindre les objectifs énergétiques attendus.
La démarche environnementale forte sur ce projet est basée sur le référentiel BREEAM International New Construction 2013 avec l’obtention certification niveau «very good»
Septembre 2016 - FEDENE / SYNTEC INGENIERIE
A Saint-Denis, quatre mille collaborateurs de SFR issus des sites de La Défense, Boulogne-Billancourt et Paris Cambray sont désormais installés dans les locaux neufs du campus tertiaire conçu par Jean-Paul Viguier. L'entreprise SFR rejoint les 180 entreprises déjà présentes à Saint-Denis, elle contribue à la dynamique du nouveau pôle économique en création aux portes de Paris. La première tranche a été livrée le 4 décembre. Ces nouveaux espaces de travail sont à la pointe en termes d’architecture, de qualité environnementale et d’aménagement intérieur. Ce lieu ultra connecté exploite les dernières technologies numériques. Le Campus SFR devient ainsi l'emblème du renouveau.
Le Campus SFR est le plus grand chantier de Seine-Saint-Denis et l’un des plus importants d’Ile-de-France, à proximité de Paris, dans la ZAC Landy-Pleyel à Saint Denis : 42 000 m2 de terrain, 134 000 m² de bureaux, 37 000 m² de surfaces vitrées, 7 000 m² de loggias/terrasses et 15 000 m2 d’espaces verts.
Le concept a été imaginé par l’agence Jean-Paul Viguier et Associés qui a proposé un campus favorisant les échanges en transverse. Les bâtiments sont de faible hauteur et les espaces intérieurs sont aménagés en open-space. La métaphore de l’arbre guide le plan d'ensemble. Le projet se présente sous la forme d’un campus, adossé à un tronc, dont s’échappent des ramifications qui ouvrent sur des terrasses et un vaste jardin étagé.
Les technologies 4G et Wi-Fi ont été déployées aussi bien en intérieur qu’en extérieur, les rendant accessibles dans les espaces de travail mais aussi depuis les nombreuses terrasses, loggias et espaces verts, ce qui fait du Campus SFR un lieu ultra-connecté.
Le principe repose sur l’idée d’unité et d’union, à travers quatre corps de bâtiments qui se présentent à la fois en un seul tenant et en espaces distincts, soit plusieurs bâtiments qui doivent apparaître comme un tout et qui reflètent la culture de l’entreprise.
Une exigence particulière a été portée sur la qualité de vie des collaborateurs, tant sur les aménagements des espaces de travail que sur la mise à disposition d’équipements et services sur le Campus SFR. Le concept d’aménagement des espaces de travail a été imaginé avec l’aide du cabinet Archimage. Le confort visuel, acoustique et ergonomique des utilisateurs ont été privilégiés, les échanges informels sont favorisé. Des espaces de "rupture" ont été dessinés. Déclinés autour du concept « Easy », les espaces alternent des implantations de bureaux et des aménagements spécifiques dédiés aux réunions, aux échanges informels et aux services techniques.
Tous les collaborateurs disposent d'un Terminal Samsung Galaxy S4 compatible 4G et NFC. Le NFC (Near Field Communication) est une technologie de communication de données sans contact. Le mobile, équipé d’une carte SIM NFC permet d’entrer et sortir du Campus SFR, payer à la cantine ou encore retirer des impressions papier depuis n’importe quelle imprimante. Les 20000 tags répartis sur tout le site permettent également d’interagir avec les équipements du Campus SFR : commander les stores, régler l’éclairage ou la climatisation, réserver une salle de réunion ou encore signaler un dysfonctionnement. Ces commandes passent par l’intermédiaire de l’application mobile SFR Campus, qui permet, par ailleurs, de consulter la fréquentation et les menus des restaurants, le solde de son compte et le recharger, de localiser une salle de réunion ou un bureau, se faire guider pour aller d’un endroit à un autre, ou encore de voir en temps réel les informations sur les transports en commun.
Le campus est équipé d' un centre de conférence de dernière génération qui peut accueillir jusqu’à 750 personnes. Il comprend un auditorium de 295 places, six salles de réunion (dont quatre modulaires) et deux salles de téléprésence.
Les possibilités de restauration sont nombreuses et diversifiées : 4 restaurants d’entreprise (dont 2 fin 2015), une brasserie, une cafétéria, un service de restauration rapide, un Paul ainsi qu’un espace « Club ». De nombreuses activités sportives sont aussi proposées sur place, grâce à la mise à disposition de salles de danse et fitness gérées par le Club Med Gym et d’une salle multisport intérieure permettant de pratiquer le basket, le handball, le volley, le badminton, le foot de salle ou encore le ping-pong. Enfin, la conciergerie propose une palette de service : soins esthétiques, pressing, retoucherie, cordonnerie, courses de proximité, marché du jour (livraison de courses réalisées la veille en direct du marché de Rungis), nettoyage des véhicules sans eau, boutique cadeaux, service de dépannage, prestations événementielles personnelles, démarches administratives.
En résumé une panoplie complète qui vise à améliorer la qualité de vie des collaborateurs. A suivre.
16 décembre 2013 - OfficeETculture
19/01/2018
Architecture & technique
Energie
L'hydrogène se mesure au tertiaire
Air Liquide expérimente une pile à combustible dans son centre de recherche. Une première hors du logement.
Air Liquide teste une pile à combustible dans son centre R&D de Paris-Saclay, marquant une première application hors habitat individuel.
Air Liquide expérimente une pile à combustible dans son centre de recherche. Une première hors du logement.
Si la future place de l'hydrogène dans le mix énergétique français reste floue, des expériences autour de ses différentes applications s'organisent. L'année 2018 devrait entre autres voir la mise en service du projet Grhyd à Dunkerque, un démonstrateur destiné à tester la conversion d'électricité en gaz. A l'échelle du bâtiment, il faudra se tourner vers Les Loges-en-Josas, dans le département des Yvelines, pour suivre une opération intéressante. En effet, cette commune accueille le nouveau centre de recherche et développement Paris-Saclay du groupe Air Liquide.
Premier essai hors maison individuelle. Ce complexe, presque terminé, utilisera à compter d'avril 2018 une pile à combustible d'une puissance de 100 kWe. Le producteur de gaz pour l'industrie et la santé a signé à ce sujet en novembre 2017 un partenariat avec Gaz Réseau Distribution France (GRDF). L'opérateur analysera les performances du système pendant deux ans et partagera ses connaissances afin d'en améliorer le fonctionnement. «Jusqu'à présent, nos travaux portaient essentiellement sur l'habitat individuel, c'est un premier essai dans le tertiaire pour cette gamme de puissance, explique Régis Contreau, chef de produits innovation et production locale d'électricité de GRDF. Il existait des piles d'une puissance comparable dans en France au début des années 2000, mais elles ont depuis été démantelées.»
L'équipement aujourd'hui en test aux Loges-en-Josas provient de la gamme du constructeur allemand N2telligence, filiale du groupe Fuji Electric. Le modèle appartient à la famille des piles à combustible à acide phosphorique (phosphoric acid fuel cells, PAFC). Cette technologie est employée depuis les années 1970, notamment au Japon, mais elle est toutefois tombée en désuétude au tournant du siècle: son coût demeurait trop élevé en comparaison d'autres sources d'énergie. Cependant, les ambitions d'Air Liquide dans le secteur naissant de l'hydrogène l'ont incité à reconsidérer cette approche.
Trigénération. Alimenté par du gaz naturel, le dispositif intègre un reformeur qui génère de l'hydrogène à partir du méthane. L'hydrogène subit ensuite une électrolyse qui génère du courant et des calories. Ces derniers peuvent être utilisés par un circuit de chauffage ou par une machine frigorifique à absorption pour climatiser des locaux. Ainsi, l'installation possédera une puissance de 110 kWth en chaud et 100 kWth en froid. La production électrique et thermique sera entièrement consommée par le site. «L'achat de garanties d'origine biométhane attestera que le méthane consommé provient d'une source renouvelable, précise Daniel Lheritier, ingénieur d'affaires de GRDF. A terme, un projet de méthanisation pourrait voir le jour à proximité.»
Mathieu Dejeu
19 janvier 2018 - Le Moniteur